Communiqué de presse

Offre gratuite chez le psychologue et l’orthopédagogue de première ligne pour les enfants et les adolescents

Apporter des soins psychologiques beaucoup plus rapidement et plus près de nos enfants et de nos adolescents afin d’éviter les problèmes psychologiques à long terme : c’est l’un des axes de la nouvelle offre de soins psychologiques de première ligne du ministre de la Santé publique, Frank Vandenbroucke. « Au moyen d’un investissement considérable et d’une réforme en profondeur, nous voulons que les enfants et les adolescents susceptibles de développer des problèmes psychologiques soient identifiés, soutenus et aidés beaucoup plus rapidement. Précisément pour éviter une aggravation de la situation », explique Frank Vandenbroucke. Une nouvelle étape est proposée dans le cadre de cette réforme : à partir du 1er février 2024, tous les enfants et les adolescents jusqu’à l’âge de 23 ans pourront bénéficier d’une offre gratuite. Cette proposition sera soumise aujourd'hui au Comité de l’assurance de l’INAMI.

La réforme des soins psychologiques de première ligne que Frank Vandenbroucke a lancée au cours de cette législature n’est pas uniquement un investissement financier sans précédent (165 millions d’euros par an). Il ne s’agit pas uniquement de rendre ces soins plus accessibles et plus abordables. C’est aussi et surtout une réforme qui est synonyme de décloisonnement, qui fait tomber des murs. La réforme est basée sur une convention INAMI qui a vu le jour en 2021 et dont la mise en œuvre se poursuit pas à pas. L’objectif est de créer une santé mentale maximale et de garantir des soins de santé mentale de qualité. ​ 

La convention actuelle entre l’INAMI et les 32 réseaux de soins de santé mentale arrive à terme à la fin de cette année. C’est pourquoi, ce midi, une proposition sera soumise au Comité de l’assurance de l’INAMI en vue de prolonger la convention et de débloquer un budget supplémentaire de 54 millions d’euros pour mettre l’accent, entre autres, sur les éléments suivants : 1) la détection et l’intervention plus rapides en cas de problèmes alimentaires et de troubles alimentaires préoccupants, 2) l’intensification de la coopération avec les médecins généralistes, les écoles, les CPMS, les maisons des jeunes pour les besoins de soins psychologiques et 3) la suppression du ticket modérateur pour les enfants et les adolescents jusqu’à l’âge de 23 ans. ​ 

 

Accessible, à bas seuil et abordable 

Nous voulons qu’il soit naturel de parler de bien-être mental pour pouvoir déceler plus rapidement les signaux inquiétants chez les personnes ayant des problèmes de santé mentale légers à modérés et y répondre en offrant des interventions de courte durée, en étant aussi proche que possible de l’enfant ou de l’adolescent. « Le but de la réforme est de rendre les soins de santé mentale plus accessibles et d’en faire autant que possible des soins à bas seuil, locaux et proches de l’environnement de vie, d’apprentissage et de jeu des enfants et des adolescents. C’est pourquoi nous voulons que les psychologues et les orthopédagogues cliniciens travaillent en dehors de leur cabinet pour éviter les problèmes psychologiques à long terme. Voilà à quoi cette réforme doit servir », indique Frank Vandenbroucke, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique. ​ 

La coopération et la présence du psychologue à proximité du médecin généraliste permettent au généraliste de mieux déceler les signes de problèmes psychologiques pendant la consultation et, si nécessaire, de faciliter l’accès aux soins psychologiques. Ce que le généraliste peut faire, par exemple, en réservant directement une consultation chez le psychologue. ​ 

De cette manière, non seulement il est possible d’aider plus rapidement les parents qui cherchent une aide psychologique pour leur enfant, mais le psychologue peut aussi aider le généraliste à recourir moins rapidement à la prescription de psychomédication lorsque ce n’est pas indiqué. L’accent sera donc aussi renforcé sur cet aspect. 

Le groupe cible est varié. Par exemple, votre enfant peut se sentir parfaitement bien à la maison, mais être victime de harcèlement à l’école pendant une longue période. Votre enfant est alors vulnérable et risque de développer des problèmes de santé mentale, et nous devons être présents très tôt pour le soutenir et l’aider. De même, un enfant peut perdre un parent inopinément ou développer les premiers signes d’un trouble alimentaire. Nous voulons également atteindre cet enfant-là plus rapidement. Mais pour que ce soutien ou cette aide nécessaires soient possibles, il faut aussi réduire les barrières financières autant que possible. La première séance chez le psychologue et l’orthopédagogue était déjà gratuite, mais pour la suite des soins psychologiques de première ligne, nous rendons désormais gratuite l’offre pour les enfants et les adolescents jusqu’à l’âge de 23 ans, pour toutes les séances. Cette mesure est notamment proposée pour des raisons de simplicité : les Centres psycho-médico-sociaux (CPMS) pouvaient déjà organiser une offre dans les écoles sans ticket modérateur. Désormais, ce sera également possible pour d’autres soins pour les enfants et les adolescents en dehors des écoles : dans d’autres lieux de rencontre où de nombreux jeunes se rassemblent, mais aussi dans les cabinets des psychologues et des orthopédagogues. Par ailleurs, pour certains enfants et adolescents en situation familiale précaire, il apparaît également que le ticket modérateur est vraiment un obstacle à la recherche d’aide. Cette mesure s’inscrit dans la lignée d’autres décisions dont l’objectif est que les enfants et les adolescents accèdent aux soins à temps, comme nous le faisons aussi pour les soins bucco-dentaires préventifs ou les conseils en nutrition gratuits pour les enfants et les adolescents en situation d’obésité. ​ 

Le nombre d’interventions remboursées sur une période de 12 mois dépend du type de soins et du type de réseau (en fonction de l’âge). L’assurance maladie prend en charge la plus grande partie du prix par séance, et ce, de manière immédiate, au travers du régime du tiers-payant. ​ 

 

Concrètement, l’offre sera la suivante : 

1. Interventions axées sur la communauté (Fonction 1)

  • Axé sur l’autogestion, la résilience et la psychoéducation ​ 
  • Exclusivement dans des lieux d’accroche tels que CPMS/écoles, maisons des jeunes... ​ 
  • Séances de groupe uniquement (minimum 10 participants) ​ 

Pas de ticket modérateur pour les enfants, les adolescents et les adultes. ​ 

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2. Soutien psychologique de première ligne (Fonction 2)

  • Axé sur la clarification de la demande, la promotion de la santé mentale par le biais d’interventions psycho-éducatives pour la prévention et/ou la détection (précoce) de problèmes de santé mentale (présumés) qui en sont encore à un stade précoce et/ou d’une intervention à court terme à un stade précoce, lorsque le soutien à la résilience des enfants et des adolescents est important
    • Dans le lieu d’accroche (CPMS, école...), au cabinet, par vidéoconférence ou à domicile... 
    • Séances de groupe (minimum 4 participants) ou séances individuelles (avec ou sans membres de la famille) ; le nombre de séances doit être basé sur le besoin de soins, avec un maximum de 10 pour les enfants/adolescents et un maximum de 8 pour les adultes. ​ 

Pas de ticket modérateur pour les enfants et les adolescents jusqu’à 23 ans. 

Pas de ticket modérateur pour la toute première séance, toutes les séances suivantes à 11 euros de ticket modérateur à partir de l’âge de 24 ans (4 euros pour les bénéficiaires de l’intervention majorée) 

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3. Traitement psychologique de première ligne des problèmes légers à modérés (Fonction 3) 

  •  Il s’agit de traitements de courte durée pour les personnes ayant des problèmes légers à modérés. ​ 
  • Dans le lieu d’accroche, au cabinet, par vidéoconférence ou à domicile 
  • Séances de groupe (minimum 4 participants) ou séances individuelles (avec ou sans membres de la famille) ; le nombre de séances doit être basé sur le besoin de soins, la règle étant que le nombre moyen de séances n’excède pas 10 pour les enfants et les adolescents et 8 pour les adultes, avec un maximum de 20 séances aussi bien pour les adultes que pour les enfants et les adolescents. ​ 

Pas de ticket modérateur pour les enfants et les adolescents jusqu’à 23 ans. 

Pas de ticket modérateur pour la première séance, toutes les séances suivantes à 11 euros de ticket modérateur à partir de l’âge de 24 ans (4 euros pour les bénéficiaires de l’intervention majorée).