Communiqué de presse

De meilleurs soins pour les enfants et les adolescents en surpoids

À partir du 1er décembre, les enfants et les adolescents en situation d’obésité sévère pourront bénéficier d’un plan de traitement sur mesure, proposé et élaboré par l’un des 21 centres pédiatriques multidisciplinaires de l’obésité créés à cet effet. Dans un premier temps, ce plan de traitement spécialisé s’adressera à quelque 5000 enfants et adolescents. Simultanément, davantage d’enfants en situation d’obésité, mais aussi de surpoids, auront accès à un diététicien, qui sera désormais intégralement remboursé. Le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke indique : « L’organisation et le financement de ces centres spécialisés constituent une étape importante vers une meilleure prise en charge des enfants et des adolescents en situation d’obésité sévère. Il est évidemment d’une importance capitale de prévenir autant que possible le surpoids et l’obésité et de les détecter rapidement. C’est une tâche cruciale pour les soins de première ligne, que nous continuerons à soutenir en concertation avec les entités fédérées. En renforçant et en rendant gratuits les conseils diététiques pour les enfants et les adolescents en surpoids, nous faisons un pas important dans cette direction. »

L’obésité est une maladie chronique et complexe qui peut être causée par différents facteurs (hérédité, alimentation excessive/mal équilibrée, manque d’exercice physique, certains médicaments, etc.) L’obésité a un impact important sur la qualité de vie et peut avoir des conséquences physiques, psychologiques et sociales pour le patient.  

Afin de fournir un traitement approprié aux enfants et aux adolescents en situation d’obésité sévère, un nouveau trajet de soins sera mis en place à partir du 1er décembre. Il a pour objectif de faire en sorte que ces enfants et ces adolescents, ainsi que leurs familles, bénéficient de soins sur mesure. Ce trajet de soins se basera sur une approche multidisciplinaire qui part des hôpitaux, mais en collaboration avec les prestataires de soins de la première ligne. Vingt-cinq centres pédiatriques multidisciplinaires de l’obésité (CPMO) seront créés dans ce pays et offriront ce traitement multidisciplinaire spécialisé aux enfants. Le trajet de traitement pour l’enfant sera entièrement remboursé (à l’exception éventuellement du coût des consultations spécifiques chez le pédiatre du centre ou des médicaments éventuellement prescrits).  

Un accès plus large aux conseils diététiques  

Il est également important que nous mettions l’accent sur la détection précoce et la prévention, où les soins primaires jouent un rôle crucial. Cet aspect sera encore développé à l’avenir avec les Communautés. Entre-temps, nous prenons déjà plusieurs mesures pour faciliter l’accès aux diététiciens pour les enfants en situation de surpoids ou d’obésité.  

  1. Aujourd’hui, les enfants et adolescents en surpoids âgés de 6 à 18 ans ont droit à 10 traitements remboursés chez le diététicien sur une période de 2 ans. À partir du 1er décembre, les enfants en surpoids âgés de 2 à 5 ans y auront également accès.
     
  2. Le ticket modérateur pour ces consultations est supprimé pour tous les enfants et adolescents.  
     
  3. Pour la première fois, les médecins de l’ONE et du CPMS pourront également réorienter les enfants vers le diététicien.   

  

En quoi consiste le trajet de soins ?  

Les enfants et les adolescents en situation d’obésité sévère pourront être orientés par leur médecin traitant ou leur pédiatre, mais aussi par le médecin de l’ONE ou du CPMS. Deux trajets de traitement sont prévus.  

  1. Les enfants et adolescents en situation d’obésité qui présentent des complications métaboliques ou autres et/ou de problèmes mentaux pourront bénéficier d’un plan de traitement multidisciplinaire adapté à leurs besoins au centre de l’obésité. Ils recevront un suivi intensif par une équipe de pédiatres, psychologues, kinésithérapeutes, diététiciens et assistants sociaux. Ce traitement se fera en collaboration avec le médecin traitant de la première ligne, qui sera associé au processus et rémunéré pour la concertation et le suivi. Les activités des centres de l’obésité seront financées de manière groupée par l’assurance maladie, ce qui leur permettra de fonctionner de façon flexible en fonction des besoins de l’enfant. En outre, le trajet de traitement mettra l’accent sur l’accompagnement social et émotionnel du patient et de son entourage proche, ainsi que sur les interventions sur le mode de vie et le comportement dans le but de promouvoir un mode de vie sain (habitudes alimentaires, exercice physique, satisfaction corporelle, perception de soi, régulation des émotions et sommeil).

     
  2. Les enfants en situation d’obésité qui ne présentant pas encore de complications ou qui en présentent peu continueront à être suivis par la première ligne : les médecins généralistes, mais aussi les diététiciens, les kinésithérapeutes ou les psychologues cliniciens peuvent également jouer un rôle important dans ce contexte. Le centre de l’obésité pourra soutenir le médecin traitant ou le pédiatre à sa demande, aussi bien pour élaborer un plan de traitement que pour orienter les intéressés vers les prestataires de soins adéquats. Ces enfants peuvent également être examinés par le kinésithérapeute, le diététicien ou le psychologue spécialisé du CPMO qui pourra ensuite fournir des conseils au médecin traitant. Les frais de ces conseils seront remboursés (ce qui n’exclut pas qu’il y ait d’autres coûts liés à d’autres consultations qui s’ajoutent).  

  

En plus de la première ligne et des centres de l’obésité – qui seront mis en place dans les hôpitaux de la deuxième ligne – il existe déjà une « troisième ligne » de traitement résidentiel intensif pour les enfants qui en ont vraiment besoin. C’est actuellement possible au Zeepreventorium et aux Clairs Vallons.  

La première année, nous misons sur un nombre estimé à 5000 enfants et adolescents en situation d’obésité (sévère) qui pourront bénéficier de cette offre de la part des centres de l’obésité. La deuxième année, selon les estimations de l’INAMI, ce chiffre pourrait atteindre 7500. Le nouveau modèle de soins fera l’objet d’un suivi et d’une évaluation, et sera ajusté si nécessaire. Une première évaluation est prévue après un an. Le gouvernement débloque 11 millions d’euros pour l’ensemble de ces nouvelles mesures 

Le ministre Frank Vandenbroucke ajoute : « L’obésité est une maladie chronique qui, comme toutes les autres maladies chroniques, mérite les meilleurs soins et surtout des soins adéquats et financièrement abordables. Grâce à ce trajet de soins, qui se concentre principalement sur les jeunes en situation d’obésité sévère, nous faisons un premier pas vers une lutte plus efficace contre cette maladie chronique. Dans ce trajet, nous plaçons l’enfant et sa famille au centre des préoccupations et nous ne les laissons pas tomber. La coopération multidisciplinaire entre les différents niveaux de soins doit faire en sorte qu’un enfant ou un adolescent en situation d’obésité sévère reçoive le meilleur traitement possible. » 

  

Informations complémentaires :  

Il est question de surpoids à partir d’un IMC>25 et d’obésité à partir d’un IMC>30 (à partir de 18 ans). Pour les enfants, ces valeurs sont traduites en valeurs similaires compte tenu de leur âge (voir Microsoft Word - IMC_valeursseuil.docx (fgov.be)).  

Pour déterminer si un enfant est en situation de surpoids ou d’obésité, la référence utilisée est l’IMC. L’IMC se calcule avec le poids et la taille d’une personne. Cette valeur seuil dépend de l’âge et du sexe de l’enfant. Ensuite, dans le trajet CPMO, un niveau de besoins plus précis est attribué à l’aide du système Edmonton Obesity Staging System for Pediatrics (OESS-P). Il s’agit d’un outil de dépistage initial des facteurs de risque et d’estimation de la gravité de l’obésité. En fonction du niveau attribué, l’enfant est orienté vers le niveau de soins le plus approprié pour la suite du traitement.