Les préoccupations financières des hôpitaux et la pénurie de personnel soulignent la nécessité d’investir et de réformer
Chaque année, Belfus produit une analyse financière des hôpitaux généraux belges : l'analyse MAHA. L’analyse montre que nos hôpitaux généraux fournissent de gros efforts pour tout boucler - au niveau du budget comme au niveau de l’organisation - et pour relever les défis. Le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, en est extrêmement conscient et en est très reconnaissant envers nos hôpitaux et leur personnel de soins.
L’étude MAHA montre clairement qu’en 2022, les hôpitaux ont subi un important choc financier dû à l’inflation et à la hausse des prix de l’énergie (après la période de Covid). Dans le discours que le ministre a prononcé aujourd’hui devant le secteur, il explique comment la vulnérabilité financière des hôpitaux face à de tels chocs, est liée aux lacunes du financement dual.
Ce financement dual a provoqué ces dernières années des montagnes russes (financières), avec de nombreux soucis financiers pour de nombreux hôpitaux, alors que le gouvernement fédéral a pourtant beaucoup investi ces dernières années : dans nos hôpitaux, dans de meilleurs salaires, dans de meilleures conditions de travail pour notre personnel de soins et dans de nombreux bras supplémentaires au chevet du patient (on peut citer plus de 5.000 ETP supplémentaires grâce au Fonds Blouses blanches ou des projets tels que #ChoisisLesSoins). Vous trouverez d’ailleurs de nouveaux chiffres illustrant l’effort du gouvernement fédéral dans ce discours. Et nous devons continuer à investir.
Néanmoins, pour que ces investissements soient pleinement rentabilisés, pour que nos hôpitaux puissent continuer à garantir des soins abordables, accessibles et de qualité (en disposant également d’un personnel de soins suffisant qui peut faire son travail dans des conditions viables), il est absolument nécessaire de réformer le système de financement actuel. Il n’y aura pas d’avenir durable si nous ne changeons rien, c’est ce qu’explique Frank Vandenbroucke dans ce discours.
La réforme du financement des hôpitaux que nous mettons en œuvre doit précisément garantir plus de stabilité financière et de transparence. Ce nouveau mode de financement doit aussi promouvoir la coopération entre hôpitaux et au sein des hôpitaux, et créer un nouveau modèle de coopération sain entre médecins et gestionnaires d’hôpitaux. Il doit mieux soutenir ce qui est vraiment nécessaire pour avoir de bons soins, en misant sur la qualité plutôt que sur la quantité. Le discours note que les préparatifs pour la réforme du financement globale sont en bonne voie.
Nous sommes également en train de réformer l’organisation de notre paysage hospitalier – le discours énumère les chantiers les plus importants. La bonne nouvelle est l’évolution vers l’hospitalisation de jour, ce que confirme cette étude MAHA. C’est une tendance que nous encourageons, pare qu’elle est bénéfique pour les patients, dans la mesure, bien entendu, où l'hospitalisation de jour est souhaitable et réalisable pour certains patients et leur environnement. Ce mouvement permet également aux infirmières de se concentrer davantage sur leurs propres compétences. Depuis le 1er janvier 2023, le financement des hospitalisations de jour a été amélioré. Autre exemple : nous faisons déjà en sorte qu’il soit possible de poursuivre certains traitements contre le cancer à domicile.
Par ailleurs, il faut aussi réformer en profondeur la profession infirmière. Une réforme aussi vaste est vraiment nécessaire pour préparer nos soins infirmiers à l’avenir et pour rendre la profession plus attrayante. Nous devons déployer nos infirmières à leur juste valeur. Beaucoup de temps est encore consacré à des tâches qui peuvent être accomplies aussi bien, voire mieux par d’autres, comme des tâches administratives ou ménagères ou des soins d’hygiène de base. De même, l’autonomie des infirmières est encore souvent trop limitée pour qu’elles puissent exploiter pleinement leurs compétences. Par exemple, une infirmière a toujours besoin d’une prescription médicale pour administrer un antidouleur à un patient. Cette réforme a également été initiée. Dans son discours, le ministre explique comment il construit désormais également un pont entre ce projet de réforme et le dialogue social entre employeurs et employés du secteur.
Enfin, Frank Vandenbroucke appelle le secteur à faire bon usage des 900.000 euros estimés qui seront déposés dans les fonds du secteur de la santé, sur la base de la nouvelle "cotisation de responsabilité" que les employeurs doivent payer lorsqu'un nombre exceptionnellement élevé de leurs salariés tombent malades pendant une longue durée.
En annexe, vous trouvez le discours du ministre: MAHA FR.pdf.