Réorganisation des postes de garde : délai supplémentaire pour les généralistes

Au moyen des postes de garde, les médecins généralistes veillent à ce que tous les Belges puissent aussi les consulter le week-end, les jours fériés et les soirs ou les nuits de semaine si nécessaire. Ce n’est pas toujours évident pour les généralistes, surtout en période de forte activité comme celle que nous connaissons actuellement. Il est donc important que pendant leurs gardes, les médecins généralistes ne voient que les patients qui ont un besoin urgent de soins et qu’ils puissent se répartir ces gardes et les assurer dans un environnement sécurisé, avec le soutien nécessaire d’un personnel d’accueil et de voitures avec chauffeur, entre autres.  

C’est pourquoi l’assurance maladie fédérale investit considérablement dans les postes de garde. Un financement est prévu pour des collaborateurs d’accueil, des voitures avec un chauffeur, du personnel de coordination, les bâtiments des postes de garde... Le ministre Vandenbroucke avait décidé précédemment d’augmenter fortement ce budget. Il s’élevait à 23 millions d’euros en 2019 et il passera à plus de 70 millions d’euros lorsque le système aura atteint sa vitesse de croisière, d’ici 2025.  

Ce refinancement s’accompagne d’une réforme qui implique davantage de coopération entre postes de garde des médecins généralistes, notamment pendant la nuit profonde, dans le cadre des « coopérations fonctionnelles ». Cette réforme est préparée minutieusement en coulisses et l’entrée en vigueur était prévue au 1er janvier 2025. On supposait qu’à cette date, le triage par le 1733 serait également disponible pour tous les postes de garde. Le ministre Vandenbroucke a donc doublé le budget pour le porter à plus de 6 millions d’euros. Ces ressources sont investies par la Santé publique dans le recrutement d’opérateurs supplémentaires pour les centrales d’urgence organisées par le département de l’Intérieur et sous sa compétence afin qu’il puisse également prendre en charge le triage 1733 pour les médecins généralistes. Via ce numéro, des opérateurs formés répondent aux citoyens pendant les heures de garde et les orientent vers les soins appropriés en fonction de protocoles. Frank Vandenbroucke : « Il s’agit d’un maillon important de la bonne organisation des soins non planifiables. Il faut éviter que les généralistes voient pendant les heures de garde des patients qui n’ont pas réellement besoin d’être vus d’urgence. Il est donc important que le département de l’Intérieur fasse en sorte que ces centrales d’urgence fonctionnent bien. »  

Le recrutement d’opérateurs par l’Intérieur se déroule plus difficilement que prévu, en particulier du côté flamand, malgré les efforts accrus pour soutenir et améliorer le fonctionnement des centrales d’urgence, alors qu’un masterplan a été élaboré, incluant notamment une procédure de recrutement accélérée. Le recrutement est en cours, mais il n’y a pas encore suffisamment d’opérateurs pour pouvoir connecter tous les postes de garde de médecins généralistes.    

Un plan concret par étapes vient d’être élaboré. Il part du principe que cette ambition pourra se réaliser d’ici fin juin 2025. Concrètement, un certain nombre de postes de garde de médecins généralistes flamands pourront encore rejoindre le système avant les vacances d’été, étant entendu que la priorité sera donnée aux régions qui manquent de médecins généralistes. Après l’été, de nouveaux postes de garde pourront encore rejoindre le système toutes les deux semaines. Du côté wallon, tous les postes de garde pourraient avoir rejoint le système d’ici l’été.  

Afin que le déploiement du 1733 et la création des coopérations fonctionnelles puissent aller de pair, le ministre Vandenbroucke, en concertation avec la Plateforme d’accompagnement Gardes, a donc décidé de reporter d’un an la mise en œuvre des collaborations, c’est-à-dire au 1er janvier 2026. Néanmoins, les postes de garde de médecins généralistes qui le souhaitent peuvent rejoindre le système au 1er janvier 2025. Ils bénéficieront dans ce cas du nouveau modèle de financement plus souple.  

Afin de garantir une couverture suffisante de l’ensemble du territoire belge et d’éviter qu’il ne subsiste des zones mal desservies, tous les postes de garde devront faire savoir d’ici fin septembre 2024 avec qui ils coopéreront et de quelle manière. Les outils nécessaires ont été élaborés pour les soutenir, dont un outil géographique permettant aux poses de garde de simuler l’implantation optimale de leurs postes de garde et de leurs chauffeurs.  

Le ministre Vandenbroucke : « Grâce à ce report, nous offrons aux médecins généralistes un délai réaliste - également en ce qui concerne le 1733 - et nous leur donnons du temps supplémentaire pour cette réforme. Je continuerai à insister auprès de ma collègue Annelies Verlinden pour qu’un maximum d’efforts soient faits durablement pour recruter et mener une bonne politique de rétention des opérateurs des centrales d’urgence. »