Communiqué de presse

Réforme de la pathologie vertébrale: moins d'opérations inutiles du dos, plus de soins de qualité

À partir du 1er septembre, une équipe multidisciplinaire pourra examiner si et quand une intervention chirurgicale est indiquée pour un patient souffrant de douleurs persistantes au dos ou au cou. C'est l'élément essentiel de la « réforme de la pathologie vertébrale » mise en œuvre par Frank Vandenbroucke. « Aujourd'hui, dans notre pays, nous avons tendance à opérer un peu vite et un peu trop souvent », indique le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, « alors que la valeur ajoutée de ces opérations n'est pas toujours claire. Cette réforme doit permettre aux patients souffrant de maux de dos ou de problèmes de dos de bénéficier de soins de meilleure qualité et d'éviter des opérations inutiles. »

Les maux de dos et du cou font partie des problèmes de santé les plus courants. Environ 1 Belge sur 5 déclare avoir un problème de dos et 1 sur 8 dit avoir un problème de cou. Les problèmes de dos et du cou sont donc l'une des principales causes d'incapacité de travail. Chez la plupart des patients, les douleurs dorsales et cervicales disparaissent d'elles-mêmes ou sont traitées par la kinésithérapie, le repos modéré, l'exercice et les analgésiques. Il arrive qu’une intervention chirurgicale soit nécessaire. En Belgique, cependant, trop d'opérations du dos sont effectuées, on y a parfois recours trop rapidement. La valeur ajoutée de ces opérations n'est pas toujours claire.  

La réforme « pathologie vertébrale » - un dossier qui traîne depuis 2015 et dont les arrêtés royaux sont publiés aujourd’hui au Moniteur belge - doit donner lieu à des soins de meilleure qualité pour les patients souffrant de maux de dos ou de problèmes de dos, mais aussi éviter des opérations inutiles. Cela signifie que nous mettons l’accent sur une approche intégrée pour assurer (1) un meilleur diagnostic (multidisciplinaire), (2) le traitement le plus adéquat et (3) la réduction des opérations inutiles du dos. Cette réforme a fait l'objet d'une concertation intensive avec la Spine Society of Belgium.  

 

Comment allons-nous nous y prendre ?  

  1. Une nouvelle consultation est introduite pour dresser un bilan diagnostique spécialisé pour la pathologie de la colonne vertébrale, par des chirurgiens orthopédistes et des neurochirurgiens, entre autres. Cette consultation marque le début du suivi ultérieur des patients concernés. L'objectif de cette consultation est que le médecin procède à une évaluation approfondie et rédige un rapport de synthèse comprenant l'historique de la pathologie de la colonne vertébrale, l'impact de l'affection actuelle sur le fonctionnement quotidien, l'examen clinique et le plan de traitement proposé, y compris les alternatives possibles. Le patient débourse pour cette consultation, comme pour les autres consultations, un ticket modérateur de 12 euros ou un ticket modérateur de 3 euros s'il a droit à l'intervention majorée. 
  1. En présence de problèmes persistants ou en cas de diagnostics spécifiques, une équipe de soins multidisciplinaire peut ensuite intervenir. Le médecin traitant ou le spécialiste peuvent en faire la demande. Cette manière de procéder est innovante et doit mener au traitement du cas selon différents angles d’approche. Cette équipe de soins est composée d'un médecin coordinateur et de 3 autres médecins au maximum. Avec le chirurgien, mais aussi le médecin généraliste, un médecin de revalidation, mais aussi un kinésithérapeute ou même un psychologue. L'avantage de cette concertation multidisciplinaire est que la contribution et les compétences de toutes les disciplines médicales et paramédicales, chirurgicales et non chirurgicales, sont combinées pour obtenir un traitement optimal. Au cours de cette concertation multidisciplinaire, l'équipe doit – compte tenu de tous les éléments qui interviennent – élaborer un diagnostic avec une estimation de l'évolution, rédiger un plan de traitement motivé en incluant les alternatives possibles à court et à long termes et en tenant compte du contexte psychosocial, et faire une proposition concernant l’(in)capacité de travail.  
  1. Nous introduisons un « registre des pathologies vertébrales » dans lequel l'équipe de soins multidisciplinaire enregistre le trajet et le traitement, avec toutes les consultations, les résultats et l'évolution. Cet enregistrement est obligatoire à partir du 1er janvier 2023 et a pour but (a) d'évaluer la qualité des soins et (b) de contrôler la qualité et les coûts des soins fournis. 
  2.  

Quelles sont les implications pour le patient ?  

De cette manière, le patient sait que la décision de procéder à une opération du dos a été analysée minutieusement, non seulement par le chirurgien, mais aussi par des médecins de différentes autres disciplines. Frank Vandenbroucke, ministre de la Santé publique, investit 2,136 millions d'euros par an, afin que chaque consultation – ou examen du dossier – par l'équipe de soins multidisciplinaire soit remboursée intégralement. On s’attend à ce qu’environ 18.000 consultations multidisciplinaires aient lieu chaque année. Chaque équipe multidisciplinaire recevra 185 euros par consultation, dont 90 euros iront au médecin coordinateur.  

 

Mal au dos ? Premier réflexe : bouger. Une radio n'est pas toujours indiquée 

Ce n'est pas la seule mesure prise par le ministre pour optimiser le traitement du mal de dos. En 2021, par exemple, le SPF Santé publique a déjà lancé une campagne pour réduire l'utilisation de la radiographie, avec le slogan « Mal au dos ? Premier réflexe : bouger. Une radio n'est pas toujours indiquée. ». La campagne sera rediffusée cet automne.  Le message de la campagne est que le meilleur remède contre le mal de dos est souvent de continuer bouger.  

En général, un examen radiologique n'est pas indiqué et n'a aucune influence sur l'évolution ultérieure de votre mal au dos. En outre, les radiographies et CT-scan utilisent des rayonnements ionisants qui peuvent nuire à votre santé s'ils sont utilisés de manière excessive. Il se peut également que l’examen décèle des problèmes qui ne sont pas à l’origine de la douleur, mais qui donnent lieu à des examens supplémentaires superflus et qui inquiètent inutilement le patient. Dans les cas exceptionnels où un examen radiologique est indiqué, votre médecin inscrira toujours cet examen dans un plan d’action plus large.