Communiqué de presse

Le système nerveux sera désormais mieux protégé lors d’opérations à risque

Désormais, les neurologues seront rémunérés pour le neuromonitoring peropératoire lors des interventions neurochirurgicales sur le système nerveux central et les patients seront remboursés intégralement pour cette prestation. C'est une bonne nouvelle pour les patients. Cette surveillance durant l’opération réduit le risque de dommages neurologiques lors de l'ablation chirurgicale de tumeurs, kystes ou abcès cérébraux. Un montant de 1,22 million d'euros est libéré à cet effet. Frank Vandenbroucke, ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique : « Grâce à des techniques innovantes, nous pouvons améliorer la qualité des soins aux patients et offrir aux neurologues spécialisés un honoraire juste pour ce neuromonitoring ».

Il peut arriver que des tissus anormaux et/ou du liquide apparaissent dans le cerveau. Il peut s'agir, par exemple, d'une tumeur, d'un kyste ou d'un abcès. La pression exercée sur le cerveau provoque des symptômes. L'ablation chirurgicale de la tumeur ou du kyste est le premier choix de traitement et le traitement le plus efficace au niveau du système nerveux central. Néanmoins, cette intervention n'est pas sans risque et peut être associée à des lésions neurologiques telles que la paralysie.

Le neuromonitoring est une méthode qui permet de réduire les risques pour la santé lors d'opérations très complexes sur le système nerveux. Cette méthode innovante mesure en permanence, pendant l'opération, la réaction des nerfs, de la moelle épinière et de parties du cerveau, entre autres, qui risquent de présenter des complications pendant l'opération. « Nous essayons d'anticiper autant que possible les complications lors d'opérations complexes », explique Frank Vandenbroucke. L'objectif du neuromonitoring est d'aider le chirurgien et l'anesthésiste grâce à une détection précoce d’éventuelles complications, à une meilleure identification des éléments fonctionnels ou non du système nerveux et à une meilleure estimation des chances de succès postopératoire. Il est d’une importance capitale qu'il ne s'agisse pas d'un instantané mais d'une mesure continue pendant les opérations qui durent parfois plusieurs heures.

L'interprétation de l’ensemble de ces mesures pendant l'opération nécessite une expertise particulière et demande beaucoup de temps. Il s'agit d'une prestation longue et complexe pour les neurologues, qui ne faisait l’objet d’aucune rémunération jusqu’à présent. C’est pourquoi la Commission nationale médico-mutualiste a décidé de créer un numéro de nomenclature spécifique et de débloquer 1,22 million d'euros à cet effet. Le neurologue recevra un honoraire d'environ 830 euros et la prestation sera entièrement remboursée pour le patient.

La nouvelle mesure a été élaborée en collaboration avec l'association professionnelle de neurochirurgie et l'association professionnelle belge de neurologie. Le nombre supposé d’interventions où le neuromonitoring peropératoire peut être utilisé est de 1370 sur une base annuelle dans notre pays. Le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique a signé l'arrêté royal qui prévoit ce remboursement. Il devrait entrer en vigueur le 1er août 2023. Frank Vandenbroucke : « Il s'agit d'une très bonne mesure qui rend l’innovation financièrement abordable pour le patient, qui accroît sa sécurité et qui offre un honoraire juste au neurologue lors d'opérations très complexes. Avec cette nouveauté, nous augmentons la qualité des soins, tant pour les patients que pour les médecins. »