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POST-COVID : Construire une base de connaissances scientifiques et de leçons du passé pour préparer le futur

BELSPO lance un nouvel appel auprès de la communauté scientifique belge, en collaboration avec le SPF Santé publique, pour un budget de 7.000.000€. Cet appel a pour objectif de constituer un corpus scientifique sur les effets de la crise COVID, et ce afin d’en tirer les leçons appropriées pour le gouvernement fédéral. Il s’agit donc par ce programme de se préparer à une éventuelle future pandémie. ​

Bien que le virus circule encore au sein de notre population, la crise du COVID est heureusement derrière nous. Mais en début 2020, ce virus a secoué en profondeur notre société toute entière.

Dès le début de la crise, la science a proposé un ensemble de données et d’analyses qui ont épaulé les autorités dans la compréhension et la gestion de la crise. A cet égard, et dès le printemps 2020, le département de la Politique scientifique a d’ailleurs lancé un appel à propositions scientifiques sur le sujet du COVID au sein du programme de recherche BRAIN-Be. Trois recherches sont en voie d’achèvement. A l’heure actuelle encore, un exercice d’évaluation de la gestion de la crise en Belgique est menée par le gouvernement sous la houlette de l’OCDE.

Mais, pour tirer toutes les leçons utiles et se préparer à une éventuelle nouvelle crise, des angles morts demeurent dans notre compréhension des processus sociétaux complexes que ce virus a ébranlée.

L’objectif de ce programme, mis en œuvre par la Politique scientifique en collaboration avec le SPF Santé publique, est précisément d’inviter les chercheurs belges à explorer ces zones grises. Celles-ci sont regroupées au sein de 4 thèmes : le bien-être, les inégalités et vulnérabilités, la gouvernance démocratique et l’intelligence pandémique.

Ce programme, financé par la Santé publique à concurrence de 7.000.000€, est confié à BELSPO, l’administration fédérale de la Politique scientifique. Il s’agit en effet de garantir, par les procédures d’évaluation, de sélection et de valorisation des projets propres à BELSPO, ​ la poursuite de l’excellence scientifique, de veiller à préserver la liberté et l’indépendance scientifique nécessaires aux chercheurs et à veiller à ce que les résultats scientifiques obtenus puissent être transformés en recommandations politiques utiles pour le gouvernement fédéral.

L’objectif du programme est en effet bien de tirer les leçons de cette crise en se fondant sur les évidences scientifiques nées de recherches pluridisciplinaires autour des 4 thématiques proposées. A cet égard, BELSPO introduit une innovation dans l’évaluation et le suivi des projets : les chercheurs seront désormais invités à proposer un plan d’impact d’une durée allant de 1 à 6 mois après la phase de recherche scientifique proprement dite, qui elle, s’étale entre 24 et 30 mois. L’objectif est d’inviter les chercheurs à mobiliser les ministres, les administrations, les groupes d’intérêts concernés par la thématique du projet, afin de discuter des résultats scientifiques obtenus et de les transformer en recommandations et en leçons à tirer. Cet interfaçage entre science, politique et société se veut propice à un dialogue fructueux et constructif pour toutes les parties.

« Il est primordial d’étudier les effets multiples de la crise COVID et d’en tirer les leçons appropriées. Ces travaux scientifiques doivent nous permettre de nous préparer aux suites de la pandémie de COVID, ainsi qu’à d’autres pandémies éventuelles. S’il y a un effet positif que l’on peut tirer de cette crise, c’est qu’elle a rendu ses lettres de noblesse à la Science. C’est notre responsabilité de donner aussi à la recherche les moyens de tirer les leçons de cette crise dont elle a pu mitiger l’impact. Par ailleurs, pour la première fois, un programme pluriannuel complet axé sur la recherche en appui aux priorités politiques a été lancé. Nous le faisons en étroite collaboration avec le ministre et l'administration de la santé publique afin d'assurer le lien entre la science et la politique. Ce programme de recherche servira de modèle dans le cadre de la réforme des programmes de recherche à venir. Nous soutenons ainsi une politique fondée sur des données probantes ( evidence-based policy) », indique le Secrétaire d’Etat chargé de la politique scientifique Thomas Dermine.
« Deux éléments nous ont sauvés de la pandémie de Covid : la solidarité et la science. Ce programme permet de mélanger ces deux aspects, dans le but de tirer les leçons du passé et d’examiner ce qui peut être amélioré à l'avenir. Je trouve cela positif et essentiel : c'est la seule manière de nous préparer à relever les défis de demain, ensemble. J'attends des recommandations très concrètes dans le domaine social et de la santé au sens large : quel impact n'avons-nous pas encore identifié et qu'est-ce qui a bien fonctionné, et comment nous, les pouvoirs publics, pouvons-nous en tenir compte, voire encore apporter des adaptations ? », conclut de son côté le Vice-Premier et Ministre des Affaires sociales Frank Vandenbroucke.