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La Belgique accepte la demande de céder l’hôpital de campagne à la Turquie

A partir de jeudi prochain, le 9 mars, la Turquie reprendra les rênes de l'hôpital de campagne belge à Kirikhan. Vu qu’elle dispose désormais de médecins et de personnel infirmier turcs en nombre suffisant, la Turquie a demandé cette semaine à la Belgique de pouvoir reprendre l'hôpital de campagne, ce que notre pays a accepté. La transition sera progressive, car l'hôpital de campagne belge restera en activité au cours des prochains mois, jusqu'à ce que l'hôpital existant de Kirikhan soit à nouveau pleinement opérationnel. La Belgique fait don de l'hôpital de campagne et d’une partie de l'équipement médical à la Turquie. Notre pays fait également don de la station d'épuration des eaux installée à côté de l'hôpital de campagne pour garantir une eau potable.

Le 6 février, la Turquie et la Syrie ont été surprises par un séisme dévastateur qui a fait plus de 50 000 morts et plusieurs dizaines de milliers de blessés. Les hôpitaux de la région ont été submergés par les nombreux blessés et la capacité maximale locale a rapidement été atteinte. La population n'avait pas accès aux soins médicaux d'urgence. La Turquie a lancé un appel à l'aide international en demandant, en plus des équipes de recherche et de sauvetage, des hôpitaux de campagne spécialisés. Et notre pays dispose justement de l'expertise nécessaire avec B-FAST. B-FAST a immédiatement décidé, en concertation avec les autorités turques, de mettre en place un tel hôpital de campagne dans la zone touchée, plus précisément à Kirikhan. Il a été convenu avec la Turquie que l'équipe belge resterait sur place pendant plusieurs semaines en fonction des besoins.  

Le 8 février, deux jours à peine après le tremblement de terre, un avion décollait avec une équipe de reconnaissance belge. C'était la première fois que notre pays déployait un tel hôpital de campagne, de la taille d'un terrain de football. En moins d'une semaine, il était construit. Dix jours à peine après le séisme - le 16 février - l'hôpital de campagne belge était déjà pleinement opérationnel 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. L’ « Emergency Medical Team » de B-FAST (« EMT 2 ») comprend des médecins belges spécialisés en chirurgie d'urgence, du personnel infirmier d'urgence et d'autres profils médicaux spécifiques. Depuis le 16 février, cette équipe - qui compte au total plus de 70 personnes dont nombre de volontaires issus du secteur des soins belge et du personnel médical de la Défense - a effectué des opérations et fourni une assistance médicale vitale chaque jour. L'hôpital de campagne dispose également d'un service spécifique « mother and child ». Les équipes belges y ont donné naissance à cinq bébés, qui sont aujourd'hui en excellente santé.  

L'hôpital de campagne belge a ainsi contribué à soulager la charge des hôpitaux turcs existants. Il était prévu de prendre en charge un minimum de 100 patients par jour - avec une capacité de 20 patients en observation la nuit - mais grâce au dévouement et à la motivation énormes de tout le personnel et à une répartition efficace des tâches, l'Emergency Medical Team a accueilli au cours des dernières semaines bien plus que les 100 patients prévus par jour : 2 379 patients ont été pris en charge jusqu'à présent (au 2/03/2023). 

La Turquie disposant désormais de suffisamment de médecins et de personnel infirmier nationaux, elle a demandé cette semaine à la Belgique de pouvoir reprendre l'hôpital de campagne. Notre pays a accepté. L'hôpital local de Kirikhan recommence progressivement à fonctionner - le service des urgences et le laboratoire, par exemple, ont rouvert, d'autres services comme la dialyse suivront dans les prochains jours - mais l'équipe de B-FAST et le personnel de l'hôpital local constatent que la population locale préfère l'hôpital de campagne aux bâtiments potentiellement instables. Par conséquent, la Turquie continuera à utiliser l'hôpital de campagne belge de Kirikhan pendant les prochains mois. Une fois que l'hôpital turc de Kirikhan sera à nouveau pleinement opérationnel et reconstruit en toute sécurité, les activités pourront à nouveau déménager vers l’hôpital turc.  

La Belgique (tout comme l'Italie, par exemple) fait don de l'hôpital de campagne et d’une partie du matériel médical à la Turquie. Notre pays fait également don de la station d'épuration des eaux située à côté de l'hôpital de campagne. La transition sera progressive : depuis hier - jeudi 2 mars - 4 médecins et membres du personnel infirmier turcs sont déjà intégrés aux équipes belges, et à partir de lundi prochain, le 6 mars, ce nombre sera progressivement augmenté. Le personnel logistique sera également formé pour reprendre la gestion des stations de traitement des eaux et les installations électriques. À partir du mardi 7 mars, l'intégration complète d'une équipe médicale et logistique turque dans l'équipe EMT 2 suivra idéalement, encadrée par les médecins et le personnel logistique belges. La semaine prochaine, le 9 mars, aura lieu le transfert et le départ de l'équipe B-FAST. Néanmoins, un petit soutien logistique belge restera sur place pour assurer un suivi de la transition et pour faire en sorte que le rapatriement du matériel restant se déroule bien.  

Le succès de cette mission belge est le résultat d'un travail d'équipe entre les départements concernés (Santé publique, Intérieur, Affaires étrangères et Défense), avec le soutien de l'UE, et plus particulièrement du Centre de coordination de la réaction d'urgence (ERCC). Le choix clair que notre pays a fait de mettre en place un hôpital de campagne avec B-FAST dans ce cadre européen et de laisser les tâches « Search and Rescue » aux autres États membres européens était le bon choix. L’opération est l’illustration parfaite d’une approche européenne réussie et coordonnée. Au total, 211 volontaires auront participé à cette mission B-FAST. Un montant de 8 millions d'euros a été libéré pour l'ensemble de l'opération.