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Les pharmaciens aident les patients à réduire progressivement leur consommation de somnifères

Les pharmaciens renforcent encore leur rôle de prestataires de soins pharmaceutiques. À partir du 1er février, ils pourront accompagner étroitement les personnes qui veulent réduire progressivement leur consommation de somnifères. Ce traitement chez le pharmacien doit être prescrit par un médecin généraliste. Le ministre de la Santé publique renforce ainsi le rôle des pharmaciens au sein des soins de santé de première ligne, tout en s’attaquant à la problématique de la consommation de somnifères en Belgique. Frank Vandenbroucke : « Aujourd'hui, les patients demandent déjà souvent des conseils médicaux à leur pharmacien. Nous développons encore cette relation de confiance et leur expertise en faisant intervenir activement le pharmacien dans l'élimination progressive de la consommation excessive de somnifères. »

Les pharmaciens ont joué un rôle important dans le cadre de la crise du Covid en assurant la continuité de leurs services, en informant la population et en soulageant les médecins généralistes, par exemple, en effectuant des tests antigéniques rapides. Depuis la récente campagne du booster hivernal, les citoyens peuvent même se rendre chez le pharmacien pour se faire vacciner. En outre, de tous les prestataires de soins de santé, ce sont eux qui ont le plus grand nombre de contacts avec la population (plus de 500 000 par jour). Les pharmaciens ont la confiance des patients. Très souvent, ils sont déjà un point de contact au moment des premiers symptômes.

Le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, veut mettre à profit ce contact étroit en renforçant le rôle des pharmaciens en tant que prestataires de soins de santé de première ligne. C’est pourquoi il leur confie des tâches supplémentaires sous la forme de « services pharmaceutiques ». Il s'agit, par exemple, d'aider les patients chroniques à suivre fidèlement leur thérapie, mais aussi de lutter contre une utilisation inappropriée et – surtout – excessive de médicaments, et en particulier de somnifères.

Pas moins de 400 millions de doses de somnifères sont achetées chaque année en Belgique. Ce qui représente plus d'un million de doses consommées chaque jour par les Belges. Selon une étude de Sciensano, l’utilisation de somnifères et de calmants a augmenté de 21 % en 2020 par rapport à 2018. Par ailleurs, dans une enquête en ligne réalisée par l’AFMPS (2021) sur l'utilisation des benzodiazépines et des produits apparentés, on constate que la plupart des patients prennent le médicament plus longtemps que ce qui est recommandé. Plus d'un utilisateur sur trois présente même des signes de dépendance psychologique.

Les somnifères peuvent nous aider à trouver le sommeil dont nous avons besoin, mais ils créent rapidement une dépendance et nous rendent beaucoup moins alertes. Une utilisation inadéquate et excessive comporte des risques importants pour la santé. La coordination des mouvements est altérée et la réactivité ralentie, ce qui peut être dangereux, surtout au volant. Pour les personnes âgées, le risque de chute est beaucoup plus élevé.

Frank Vandenbroucke : « Une utilisation excessive et inadéquate de somnifères non seulement présente des risques pour la santé, mais elle occasionne aussi des frais inutiles. Pourtant, nous constatons que les somnifères n’apportent pas de réponse à des problèmes qui sont souvent liés à notre bien-être mental. C'est également la raison pour laquelle les investissements et les réformes pour développer les soins de santé mentale accessibles et à bas seuil sont si importants. Par ailleurs, nous devons veiller à ce que les somnifères soient utilisés à bon escient, et c'est là que les pharmaciens pourront désormais jouer un rôle important. Les gens font confiance à leur pharmacien ; il est souvent la première personne à qui ils s’adresse. »

À partir du 1er février, sur prescription d’un médecin généraliste, les pharmaciens pourront aider les personnes qui veulent réduire progressivement leur consommation quotidienne de somnifères. Cet accompagnement concerne les somnifères à base de benzodiazépines et les produits apparentés. Le nouveau programme de réduction progressive chez le pharmacien consistera en un entretien initial, la préparation et la délivrance de préparations visant à réduire, voire à arrêter la consommation, et un suivi étroit du patient concerné. Le nouveau service ne coûtera rien au patient. Il devra uniquement payer les médicaments que le pharmacien utilise dans les préparations.

Autres projets en cours d’élaboration pour renforcer le rôle du pharmacien dans les soins primaires

À partir du 1er avril, les patients chroniques qui prennent (ou doivent prendre) au moins 5 médicaments différents par an pourront également faire appel à leur pharmacien afin de prendre correctement les différents médicaments et de recevoir l’accompagnement nécessaire. Cet accompagnement se fera, lui aussi, en étroite concertation avec le médecin généraliste. L'objectif est de conserver une bonne vue d'ensemble avec le patient, et - si possible - de réduire progressivement, voire de supprimer certains médicaments à terme. Un projet destiné aux patients atteints de BPCO (maladies pulmonaires chroniques) sera également mis en place avec les pharmaciens dans le courant de l'année, afin de favoriser une prise de médicaments raisonnable et rationnelle. De cette manière, le rôle des pharmaciens dans nos soins de santé de première ligne est de plus en plus renforcé.