Position fédérale sur le Plan alcool interfédéral
Ce matin, le gouvernement fédéral a pris position sur le Plan alcool interfédéral. Ce plan doit être bouclé avec les entités fédérées à la mi-décembre. Le gouvernement fédéral estime que la publicité pour l'alcool à la radio et à la télévision - avant et après les programmes destinés aux enfants et aux adolescents - doit être limitée davantage et contrôlée plus strictement. Il en va de même pour les vidéos sur les médias numériques, dans la presse écrite destinée aux enfants et aux adolescents, ainsi qu'au cinéma, avant un film. Par ailleurs, le gouvernement fédéral souhaite interdire la vente d'alcool de nuit dans les magasins le long des autoroutes et limiter la vente de boissons alcoolisées dans les hôpitaux. Frank Vandenbroucke, ministre de la Santé publique indique : « Avec cette prise de position, le gouvernement fédéral donne un message clair : nous voulons tout faire pour limiter davantage la consommation excessive et donc nocive d'alcool, aussi bien du point de vue de la santé publique que de la sécurité routière. Ce qui nous oblige à agir sur plusieurs fronts simultanément. Par ailleurs, nous voulons faire en sorte que les mineurs qui arrivent à l’hôpital avec une intoxication à l’alcool bénéficient d’un accompagnement beaucoup plus intensif. »
La consommation nocive d'alcool peut avoir de graves conséquences sur la santé. Plus de 30 maladies sont directement causées par une consommation excessive. Le nombre de décès liés à l'alcool dans notre pays est estimé à 5,4 % de l'ensemble des décès. En outre, l'alcool est l'une des principales causes des accidents de la circulation, mais aussi des violences intrafamiliales ou sexuelles.
La consommation excessive d'alcool provoque également des problèmes qui vont au-delà de la santé physique et mentale. Elle peut entraîner une baisse des performances professionnelles et un risque accru de chômage. Il ressort de collectes de données qu'en 2012, le coût indirect de la consommation d'alcool s’élevait à 778 millions d’euros. De plus, des études montrent que plus l’âge où l’on commence à boire de l’alcool est bas, plus la probabilité augmente qu’il y ait une consommation nocive d'alcool plus tard. Par conséquent, les jeunes constituent un groupe particulièrement vulnérable.
1. Réglementer beaucoup mieux et plus strictement la publicité pour l’alcool destinée aux mineurs
Afin de limiter l'exposition des mineurs au marketing pour l'alcool - et d’éviter que les jeunes ne soient attirés par les messages publicitaires pour l'alcool – le gouvernement fédéral veut élaborer un cadre légal qui interdit la publicité pour l’alcool à la radio et à la télévision avant et après les programmes destinés aux mineurs. En outre, dans le même objectif, le gouvernement fédéral veut élaborer une réglementation limitant la publicité sur internet et dans les médias sociaux pour les contenus destinés aux mineurs. Le secteur des médias a déjà rédigé une convention à ce sujet. Les points suivants sont repris de la convention :
- Toute publicité pour une boisson contenant de l’alcool est interdite durant une période qui court à partir de 5 minutes avant jusqu’à 5 minutes après une émission qui vise un public mineur d’âge.
- Toute publicité pour une boisson contenant de l’alcool est interdite dans les journaux et périodiques qui visent principalement un public mineur d’âge.
- Toute publicité pour une boisson contenant de l’alcool est interdite lors de la diffusion dans une salle de cinéma d’un film qui vise principalement un public mineur d’âge.
- Toute publicité pour une boisson contenant de l’alcool est interdite via des supports digitaux qui visent principalement un public mineur d’âge.
2. Désormais, il n’y aura plus de vente d’alcools forts aux 16-18 ans
Le gouvernement fédéral veut protéger les jeunes d'une consommation excessive et nocive d'alcool. Aujourd'hui, il y a encore trop de discussions sur la question de savoir qui peut acheter quels types de produits alcoolisés. C'est dû au fait qu'aujourd'hui, la distinction est faite en fonction du mode de production. Cependant, le marché a évolué et il existe de nombreux produits alcoolisés hybrides ou mixtes. Par exemple, le personnel d’un bar ne sait pas toujours ce qu’il peut vendre à qui. Nous faisons le même constat dans les magasins de nuit. C’est pourquoi le gouvernement fédéral veut plus de clarté dans la législation, mais aussi protéger nos jeunes de manière préventive.
3. Pas de vente d'alcool la nuit dans les magasins le long des autoroutes
On estime qu'un quart de tous les décès sur la route en Europe sont liés à l'alcool. L'alcool est donc l'un des principaux « tueurs » sur nos routes. Dans les accidents de voiture, 10 % des conducteurs sont testés positifs. Et pourtant, quiconque en Belgique peut acheter de l'alcool à tout moment, dans n'importe quel magasin, à la station-service le long de l'autoroute, et reprendre le volant. Pour réduire le nombre de victimes (mortelles), le gouvernement fédéral veut imposer une interdiction concernant l'alcool dans les magasins situés le long des autoroutes entre 22 heures et 7 heures du matin. Une interdiction totale existe déjà dans différents autres pays, comme les Pays-Bas. Le Plan alcool a inscrit dans ses objectifs spécifiques une baisse du nombre de victimes dues à l'alcool (qu’il s’agisse de la consommation propre ou de celle d'un tiers).
4. Il n’y aura plus d'alcool dans les distributeurs automatiques ni dans les magasins des hôpitaux
Pour lutter contre les achats impulsifs, le gouvernement fédéral veut également interdire l'alcool dans les distributeurs automatiques. Une raison supplémentaire d'interdire l'alcool dans ce contexte est la protection de nos enfants et de nos jeunes. La vente d'alcool n'est plus conseillée non plus dans les magasins de nos hôpitaux, estime le gouvernement fédéral.
5. Des soins et un accompagnement supplémentaires pour les adolescents et les jeunes adultes après une intoxication à l’alcool
Enfin, le gouvernement fédéral veut élaborer et mettre en oeuvre un trajet de soins alcool, spécifiquement pour le groupe cible des adolescents et des jeunes adultes. Il souhaite élaborer ce trajet de soins en coopération avec les partenaires du réseau Soins de santé mentale. Le gouvernement fédéral veut proposer aux jeunes qui arrivent par les urgences - en raison d'une intoxication à l'alcool et/ou à la suite d'un accident sous influence - un trajet de soins auquel les parents sont également associés. Ce trajet de soins doit également être poursuivi après la sortie de l'hôpital.
En se positionnant de la sorte, le gouvernement fédéral veut élaborer un Plan alcool interfédéral qui doit voir le jour en coopération avec les entités fédérées. Le plan sera abordé lors de la Conférence interministérielle avec tous les ministres de la Santé et du bien-être, à la mi-décembre.