Interdiction de fumer et de vapoter en terrasse à partir du 1er janvier 2027

Le gouvernement fédéral a décidé aujourd’hui qu’il sera interdit de fumer et de vapoter sur les terrasses à partir du 1er janvier 2027, de même que d’utiliser les fumoirs. « Protéger la santé des gens et créer un environnement sain pour tous : voilà notre objectif. Ces mesures ont pour but d’éviter que les enfants et les adultes respirent involontairement de la fumée de cigarette nocive et de faire en sorte que les gens ne soient pas tentés d’allumer une cigarette. Car voir fumer incite à fumer », indique Frank Vandenbroucke.

Le tabac reste l’un des produits les plus mortels dans notre société. En Belgique, presque deux personnes décèdent chaque heure des effets du tabagisme ; annuellement, cela représente environ 8 % des décès. L’impact est donc dévastateur, non seulement en termes de santé, mais aussi sur les plans social, économique et écologique. Heureusement, la Belgique progresse : le nombre de fumeurs baisse, de plus en plus de personnes ne commencent jamais à fumer. Mais le combat n’est pas terminé. Si nous voulons parvenir à une génération sans tabac en 2040, notre pays doit continuer à prendre des mesures.

 

La Belgique est sur la bonne voie, mais le combat n’est pas encore gagné

Selon la dernière Enquête de santé de Sciensano, 17,6 % de la population belge fume aujourd’hui, dont 12,8 % quotidiennement. Il s’agit d’une nette baisse par rapport à 2018 (respectivement 19,4 % et 15,4 %). De plus, la proportion de personnes n’ayant jamais fumé a augmenté et atteint aujourd’hui 58,1 % – un record absolu. Le pourcentage d’anciens fumeurs reste également encourageant. Cependant, arrêter de fumer est particulièrement difficile. Plus d’un tiers des fumeurs quotidiens ont essayé d’arrêter au cours de l’année écoulée, mais sans succès. Pourtant, près de 40 % d’entre eux souhaitent réessayer au cours de l’année à venir. Cela montre que la volonté est là, mais que nous devons offrir un meilleur soutien.

 

Un nouveau défi : le vapotage

À côté des produits du tabac classiques, la cigarette électronique gagne du terrain, en particulier chez les jeunes. En 2023-2024, 21,7 % de la population indiquait avoir déjà essayé la cigarette électronique, et 6,3 % de la population l’utilise actuellement. Il s’agit d’une forte hausse par rapport à 2018 (15,5 % l’avait déjà essayée et 4,1 % l’utilisait). L’utilisation est la plus forte chez les jeunes de 15 à 24 ans, avec 6,3 % d’entre eux qui vapotent quotidiennement et 11,1 % occasionnellement. Par ailleurs, 60 % des fumeurs sont des « doubles utilisateurs » : ils combinent le vapotage et les cigarettes classiques. Si ce chiffre est en baisse, il reste problématique. Le vapotage n’est donc pas une alternative inoffensive. Il est souvent une porte d’entrée vers le tabagisme ou vient en complément, en particulier chez les jeunes. L’âge moyen auquel on commence à fumer est d’ailleurs 16,7 ans.

 

Terrasses sans tabac ni vapotage, fumoirs interdits

Il est donc essentiel pour la santé des jeunes, et bien sûr pour celle des adultes aussi, de mettre un frein tant au vapotage (comme premier pas vers le tabagisme) qu’à la consommation de tabac. Ces dernières années, de nombreuses initiatives ont déjà été prises dans ce sens, mais si nous voulons parvenir à une génération sans tabac en 2040, notre pays doit continuer à prendre des mesures.

C’est précisément pour cette raison que nous passons à l’étape suivante : à partir du 1er janvier 2027, la cigarette et le vapotage sur les terrasses publiques et à proximité seront interdits, tout comme les fumoirs publics. Il s’agit par exemple des fumoirs dans les aéroports et dans l’horeca, mais aussi des lieux destinés spécifiquement à la consommation de tabac (p.ex. clubs de cigares et bars à chicha).

Pourquoi ? Parce que les personnes qui sont exposées aux fumeurs sont également exposées à la tentation. Les jeunes, les fumeurs occasionnels, les personnes qui viennent d’arrêter : tous risquent de s’y mettre ou de recommencer. « Voir fumer incite à fumer » – ce n’est pas un slogan, c’est une réalité sociale. En rendant le tabagisme et le vapotage moins visibles dans l’espace public, non seulement nous protégeons la santé des non-fumeurs, mais nous aidons aussi celles et ceux qui luttent contre une dépendance en créant un obstacle supplémentaire ET nous dénormalisons le tabagisme. De cette manière, moins de personnes commenceront à fumer.

Nous veillons également à ce que les enfants et les adultes ne soient plus involontairement exposés à la fumée de cigarette. Cette fumée est nocive, même à l’air libre. Ainsi, le tabagisme passif, même pendant une heure sur une terrasse, peut provoquer des problèmes de santé tels que des infections respiratoires.

 

Application

Nous attendons des exploitants de l’horeca qu'ils apposent une signalisation claire et qu’ils interpellent leurs clients si quelqu'un allume une cigarette. Un exploitant sera responsable en cas de signalisation insuffisante, d’autorisation (tacite) de fumer, de présence d’éléments pouvant inciter à fumer, etc. En d’autres termes, l’exploitant devra tout mettre en œuvre pour faire respecter l’interdiction de fumer. Si tel est bien le cas, l’exploitant ne risquera aucune amende ni sanction. Étant donné que tout le monde est censé connaître la loi, le fumeur sera toujours tenu pour responsable.

Étant donné que cette interdiction est difficile à appliquer et à contrôler lors d’évènements temporaires comme les kermesses, les marchés de Noël, les festivals et les braderies, la possibilité est donnée aux autorités locales de prévoir des exceptions temporaires en fonction de l’événement.

 

Une responsabilité internationale

En 2006, la Belgique s’est engagée à respecter la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) et, plus récemment, la Stratégie interfédérale 2022-2028. Avec des mesures comme l’interdiction de fumer en terrasse et l’interdiction des fumoirs, nous traduisons notre engagement international en actions concrètes.