Feu vert pour trois nouveaux Centres de prise en charge des violences sexuelles
Le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, annonce aujourd’hui – après une décision du Comité de l’assurance – que trois nouveaux Centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) pourront ouvrir leurs portes l’année prochaine : à Jette, Tournai et Ottignies. Le réseau passera donc de dix à treize centres en 2026 et notre pays disposera d’au moins un centre par province. « Cette augmentation est non seulement importante dans la lutte contre les violences sexuelles, mais aussi nécessaire vu le nombre croissant de victimes qui se présentent dans les centres », indique le ministre Frank Vandenbroucke.
Les CPVS confirment leur succès : près de 20 000 victimes ont déjà été aidées
Depuis l'ouverture des trois premiers Centres de prise en charge à Bruxelles, Gand et Anvers en 2017, leur fonctionnement est devenu un pilier essentiel des soins aigus aux victimes de violences sexuelles. Selon les estimations, nous passerons le cap des 20 000 victimes aidées à la fin de cette année. « Il faut regarder ce qu’il y a derrière ces chiffres. Ce sont des milliers de personnes qui, grâce aux Centres de prise en charge, ont reçu de l’aide plus rapidement, ont été mieux accompagnées et n'ont pas été renvoyées d'un service à l'autre », explique Frank Vandenbroucke.
Les Centres de prise en charge offrent des soins individualisés dans un environnement sûr et accessible, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ils sont directement accessibles par téléphone, par e-mail, par les services d’urgence, par la police ou en se présentant spontanément sur place. Les victimes y reçoivent des soins médicaux et un soutien psychologique et elles peuvent immédiatement déposer plainte si elles le souhaitent.
Ancrage structurel dans la législation et nouveau financement
Sous le gouvernement précédent, pas moins de dix Centres de prise en charge ont été créés dans tout le pays. Ces dernières années, le gouvernement fédéral a pris plusieurs mesures pour donner un ancrage structurel aux Centres de prise en charge. Grâce à la nouvelle loi sur les CPVS et aux arrêtés d’exécution, le financement est désormais garanti par la loi et sera assuré par l’INAMI à partir de 2026. La collaboration entre l’INAMI et l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) sera encore renforcée, avec une répartition claire des rôles et un renforcement continu de l’expertise.
Procédure de sélection des nouveaux Centres de prise en charge des violences sexuelles
La procédure de sélection des nouveaux centres est aujourd’hui dans la dernière ligne droite.
Elle a débuté le 24 septembre par un appel à candidatures. Les hôpitaux avaient jusqu’au 5 novembre pour se porter candidats. L’INAMI a ensuite défini une procédure de sélection indépendante, basée sur les critères suivants, classés par ordre d’importance décroissant :
- Situation géographique : un centre par arrondissement judiciaire
- L’expertise et l’expérience de l’hôpital et de l’équipe proposée en matière de coordination et de service aux victimes de violences sexuelles
- L’expertise et l’expérience du candidat dans le domaine des collaborations multidisciplinaires externes et internes, en particulier avec les services de police et les autorités judiciaires
- Le planning, la méthodologie et la vision proposés pour la mise en œuvre et le fonctionnement du service CPVS
- La situation géographique, l’accessibilité, la disponibilité et les services présents sur le campus, ainsi que l’infrastructure du service CPVS proposé.
De nombreux candidats ont soumis des dossiers intéressants. Les résultats de l’analyse objective de tous les éléments ont été présentés aujourd’hui au Comité de l’assurance et une décision a été prise. Les dix centres actuels restent ouverts et trois nouveaux viennent s’y ajouter : l’UZ Brussel (Jette), le CHWaPi (Tournai) et la Clinique Saint-Pierre (Ottignies).
Selon le ministre Vandenbroucke, « Les centres de soins prouvent chaque jour leur valeur ajoutée. Avec trois nouveaux centres, nous renforçons la répartition géographique, nous réduisons la distance à parcourir pour obtenir de l’aide et nous soulageons les équipes existantes. »
La collaboration reste essentielle
Les Centres de prise en charge des violences sexuelles sont uniques en raison de l’étroite collaboration entre les prestataires de soins, la police et la justice. Cette collaboration permet d’offrir toute l’aide nécessaire au même endroit, de l’examen médicolégal aux soins psychologiques en passant par le dépôt d’une plainte. Dans certains centres, près de deux victimes sur trois portent plainte immédiatement, ce qui constitue une étape importante vers la justice.
« Avec les Centres de prise en charge des violences sexuelles, nous faisons la différence chaque jour. Dans les salles de soins, pendant les interrogatoires, pendant les gardes de nuit et dans les dossiers difficiles. Nous montrons ainsi aux victimes de violences sexuelles qu’elles ne sont jamais seules », conclut Frank Vandenbroucke.